Paradiso « Coloso » Toro

Plus connu dans la production de cigare dominicain, la maison Ashton fière de ses 25 ans, s’aventure pour la première fois dès 2010, sur les terres nicaraguayennes, proposant ainsi la ligne « Paradiso », des cigares manufacturés à base de tabacs sombres, longuement affinés, aux saveurs riches et corsées. Le Coloso ( du latin colossus, ‘statue plus grande que nature’ et celui du grec kolossos ‘statue géante’), légitime fort bien les ambitions de ce cigare, par ses belles mensurations de 62 de cepo pour 171 mm et d’un poids de 31,8 grammes ! En règle générale, je ne fume rien au-delà des 60, pour la simple raison que plus c’est gros, plus le temps à les déguster, semble s’éterniser vers un ennui mortel pour 90% d’entre eux.

J’avouerai que l’idée de déguster ce truc, ne m’enchantait guère, que penser de ce « Paradiso Coloso ». Mais pour une fois, laissons mes a priori au vestiaire.

Visuellement, difficile de passer à côté sans être fasciné par sa double bague chamarrée aux couleurs éclatantes, ostensiblement tape à l’œil, mais juste un petit peu. Une chose, j’aimerais connaître la signification d’apposer une fleur de Lys sur celle-ci ! Peut-être un cigare royalement bon, qui sait ? D’aspect, ce module à l’habit ténébreux offre une certaine appétence par l’opulence de ses arômes, ceux-ci délivrés par une cape maduro aux senteurs tourbées, de vieux cuir et de café ristretto.

Dès sa mise à feu, les premières notes fredonnent cet air plutôt poivré, de fond râpeux et d’un goût légèrement suret, d’humus et de terre à la consistance moyenne et retroussée. Un démarrage que je trouve volubile et dissonant pour le moment dans ce préambule imprécis.

Dans cette première partie, difficile de ne pas apprécier son amplitude gustative, onctueuse et féconde, révélée  par ses notes de terre grasse, de café, de cacao amer, de cuir tanné et d’épices. Le tout doté d’une persistance obligeante à la rondeur incertaine. Une forme qui se façonne et évolue doucement vers un agrément corpulent et copieux, celle-ci offrant des saveurs rassasiantes, scellant désormais cette dégustation sur des notes tourbées et de café noir, après seulement 20 minutes de fumage.

Sur le 2e et 3e temps, c’est une perception grave et ténébreuse, très appréciable si on aime ce goût relatif aux bières de type stout par exemple, d’orge torréfié, de caramel brûlé, d’épices, voire même de sauce worcesters ( sauce anglaise de couleur brune à base de mélasse, de vinaigre de malt et d’épices diverses).

Malgré une évolution aromatique étroite, ce « Paradiso Coloso » s’en sort plutôt bien, et se distingue grâce à une consistance équilibrée et croissante sur chaque aspiration. Cette volupté grisée sculpte inexorablement ma langue de saveurs intenses et roboratives. Ce vocable, avoir « la langue bien chargée », prend tout son sens dès le 3e temps, par cette satiété lourde et pâteuse et non cuisante qu’assouvit mon désir d’explorer ces notes obscures et confortantes sur ce final expressif. En conclusion, ce « Paradiso » en toute conformité avec le Nicaragua, livre un bel échantillon de ce terroir, dont les amateurs apprécieront, je pense. Un gros module qui pour une fois ne botte pas en touche. Ma note de cœur 16/20, une belle surprise en quelque sorte, comme quoi les a priori.

  • Origine: tripe: Nicaragua, Sous-cape: Nicaragua, cape: Nicaragua
  • Format: gros toro
  • Taille: 170mm x 24mm
  • Bague: 62
  • Poids: 31.8gr
  • Année: 2015
  • Prix: 9,5ch

    paradiso coloso cigare

    Paradiso « Coloso »

Criant très mauvais/ de 1 à 4

Déçu sans intérêt/ de 5 à 8

Sourire bon/ de 9 à 12

Rigolant très bon/ de 13 à 16

Cool excellent/ de 17 à 20        

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