Partagas Anejados « grand corona »

Si je devais résumer très simplement ce cigare en deux adjectifs, sans hésitation, c’est à profond et à rassasiant  qui résumerait le mieux ce grand corona « Anejados ». Profond dans ses arômes, et rassasiant dans sa perception. Voilà, tout est dit ! C’est assez court, je sais…

Cet « Anejados Partagas » emprunte un format intéressant et très appréciable pour les amateurs en quêtent d’authenticité, pas vraiment un robusto, pas vraiment un corona, le corona gorda ou grand corona pourrait être une sorte de métissage des deux, bien entendu hypothèse fausse, puisque le robusto reste contemporain à ces 2 modules.

Quelque part, Cuba a très vite compris que le pluralisme des formats, des marques, était vital à la pérennité de leur entreprise, drôle de paradoxe pour un état communiste à Parti unique ! Voyez-vous ça, le cigare a la faculté de vous conduire ou de vous éconduire sur des analogies de comptoir ou il est interdit de fumer !

Mais revenons, à ce « Partagas » ! Dans un premier temps, un cigare s’expose pour créer l’envie avant d’être dégusté. Celui-ci, de nature assez rustique (nervures saillantes et cape matée) ne revêt pas l’uniforme de la convoitise, mais plutôt l’habit du roturier aux frusques fripées, bénit de musc boisées, de vieux cuirs, de cacao et de relent d’arabica. D’une prestance assez souple, ce cigare s’émaille de quelques imperfections, duretés attribuées à des défauts de roulage principalement et à quelques branches prêtent à percer son enveloppe fragile. Difficile, d’être magnanime pour un cigare à ce prix, un « Partagas » tout de même !!

Passons maintenant à l’essentiel de cette analyse, d’un allumage aisé, les toutes premières voluptés s’inscrivent d’entrée sur une forme gustative assez onctueuse, assez ronde en bouche, mais en rien satirique dans ses premières minutes de connexion.

Passez ce moment de chauffe, la première partie démontre un caractère démonstratif, consistant en bouche et très rassasiant, limite empâtée par ses valeurs assez sourdes au palais, un peu comme si vous écoutiez un concert d’AC/DC avec un casque intégral, saisissez-vous cette tonalité profonde et grave ?  Non non, inutile de déguster votre cigare avec un casque sur la tête… Après 20 minutes, les notes deviennent plus piquantes, il faut redoubler de prudence pour éviter les couacs, en diminuant les fréquences d’inspirations, apprivoisez-le en canalisant au mieux ces excès. Gustativement, ses notes se concentrent sur un goût de vieux cuir, d’épice et de saveurs tourbées, un cigare riche en saveur, mais au relief trop érodé dans celui-ci. Dans cette symphonie pastorale, il lui manque l’essentiel, le piaillement des moineaux des champs et des étourneaux pour obtenir l’éclat vif d’un bel équilibre.

Dans un 2e temps, son arrogance étouffe les papilles et ne permet plus d’éveiller cette poésie que l’on attend de tout cigare, trop caverneux et lourd malheureusement. Cet « Anejados » envoie avec trop d’orgueil et d’impudeur son souffle chaud et pressant, qui finit fatalement par épuiser l’arrière et le haut du palais. Sa puissance couplée à une richesse aromatique intense, me fait penser à certaines bières à fermentation haute, comme les « Barley Wine » appelé vin d’orge, des bières fortes situées entre 8 et 12° et au goût très prononcé, souvent très amer, très analogue au cigare. Ici, notre grand corona flirte sur des notes plus bitumeuses et collantes, jusqu’au café noir de l’avant-veille. Toujours d’une puissance enivrante et rassasiante, cet « Anejados » bouillonne en bouche, tout en délivrant un certain réconfort dans son agrément, comme si ce mal nécessaire devait me consoler.

A l’aube de sa fin, rien de très surprenant pour ce 3e temps, qui, gouverné par une intolérable répression des saveurs, sombre inexorablement vers les hauts-fonds de la corpulence. Pour ma part, je le conseillerai pour des amateurs avertis, friands des cigares à la consistance bien assise du début à la fin, préférant les cors de chasse, aux violons et à la flûte enchantée ! Personnellement, je reste un peu partagé sur son côté  harmonieux, ma note de cœur 15/20 pour un cigare captivant et tonitruant comme j’aime. Bonne dégustation à vous tous.

  • Origine: tripe: Cuba, sous-cape: Cuba, cape: Cuba
  • Format: grand corona
  • Taille: 143mm x 18mm
  • Bague: 46
  • Poids: 12,2gr
  • Année: 2007
  • Prix Suisse: 18chf

partagas_anejados_grand corona_2016

Partagas Anejados « grand corona »

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 Criant très mauvais/ de 1 à 4

Déçu sans intérêt/ de 5 à 8

Sourire bon/ de 9 à 12

Rigolant très bon/ de 13 à 16

Cool excellent/ de 17 à 20        

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