Voici un nouveau venu fraîchement débarqué dans les civettes de Belgique, cigare produit à la « Aurora » en république Dominicaine. Mais avant de vous faire part de mes sentiments vis-à-vis de ce cigare, j’aimerais vous parler de peinture et de couleur, une petite analogie au choix des saveurs !
Un peintre utilise des couleurs, dîtes primaires; jaune ( Yellow ), bleu ( Cyan), rouge ( Magenta ) avec lesquelles il compose sa palette. Le jaune et bleu donneront une couleur secondaire le vert, le rouge et le bleu donneront du violet, le jaune et rouge de l’orange. Ensuite viennent les couleurs tertiaires, mélangez du vert et du ( cyan) vous obtiendrez du turquoise, de l’orange et du jaune = un jaune d’or, du vert et du jaune = un vert anis, de l’orange et du magenta = un vermillon, etc…
Pour le moment toutes ses nuances sont parfaitement identifiables et agréables à l’œil car elle respecte une forme de synchronisme chromatique établie depuis des siècles, un peu comme le sont les accords du mélodie, par contre commencer à mélanger du violet avec de l’orange ou du violet avec du vert, vous obtiendrez un vilain marron ou caca d’oie sauf si c’était l’effet recherché bien entendu ! Plus vous mélangez de couleurs contradictoires, plus vous réduisez vos chances d’obtenir de belles harmonies. Pour les arômes, c’est un peu la même chose.
Prenez ce Guillermo Léon, ce cigare possède une singularité très rare dans le paysage des blends puisqu’à lui seul, tenez-vous bien ! Voici sa composition originale ; une cape: d’équateur, 2 sous-capes: Dominicaine et Cameroun et d’une tripe: Pérou/ brésil/ Nicaragua. Vous comprenez maintenant le pourquoi de cette leçon sur les couleurs. Plus les mélanges sont différents, plus la maitrise de trouver un mélange symphonique devient extrêmement difficile. Je ne dis pas que c’est impossible ! Mais le maitre de liga doit être impérativement très bon musicien.
Visuellement rien à dire, jolie cape Colorado/ Maduro, ferme et rustique, bien charpenté. Flaveurs boisées et terreuses, cape légèrement salée avec une petite pointe d’amertume, jusqu’ici rien de rédhibitoire.
Dans un premier temps, les premières sensations divulguent une étrange fraîcheur, un peu comme une cigarette mentholée, vieux souvenir de crapotage d’adolescent avec les fameuses « Stuyvesant menthol », suivit d’un fond terreux et de café qui vient subordonner l’ensemble. La rondeur est moyenne, ainsi qu’une longueur en bouche assez rustique au goût âcre. La suite, dès la moitié de cette dégustation ne le différencie en rien du premier opus, toujours cette perception de frais, de terre et d’âcreté, aux saveurs endémiques de café froid. Plus de corps, plus de puissance rythme les deux derniers temps sans vraiment me convaincre. Que dire de plus ? Un cigare que j’estime sans grand intérêt et parfaitement inutile pour celui qui recherche un cigare de bonne complexité. Comme quoi la multitude de feuilles ne garantit en rien un succès. Ma note de cœur 8/20.
- Origine: tripe: Pérou/ Brésil/ Nicaragua, sous-cape: Dominicaine/ Cameroun, cape: Equateur
- Format: robusto
- Taille: 127mm x 21
- Bague: 54
- Prix Belgique: 7€
Il est âpre ou âcre ?
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Les deux…
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