L’enfant cigarier, de Marie-Paule Villeneuve, est un roman historique retraçant l’histoire des débuts du mouvement ouvrier à l’ère du capitalisme sauvage. Villeneuve met en scène le récit de Jos qui, à onze ans, travaille déjà comme un forcené à la Queen Cigar Factory de Sherbrooke, compagnie à laquelle il est lié par contrat. Grâce à lui, le lecteur constate les conditions de travail des ouvriers de l’époque parmi lesquels se trouvaient plusieurs enfants, victimes de l’exploitation et subissant la violence des patrons à qui leurs familles les avaient confiés. Brisées par la pauvreté et l’humiliation, ces dernières font leur possible pour arriver à survivre mais la vie est dure pour tout le monde.
En ces temps où la partie syndicale commence à s’unir et à s’organiser, une commission visant à interdire le travail aux enfants a lieu. C’est grâce à cette dernière que Jos « s’engage » sur une route qui le mènera de Montréal à New York, puis à Chicago et finalement en Floride. Animé d’une soif de s’en sortir et de parvenir à un juste équilibre au travail grâce au syndicat, Jos fait tout en son pouvoir pour améliorer sa situation.
Il témoigne ainsi à la commission où il rencontre le journaliste Jules Helbronner qui lui offre un exemplaire de Germinal, d’Émile Zola. Il fait aussi la rencontre de Samuel Gompers, fondateur de l’American Federation of Labor et, éventuellement, de Jane Addams qui participèrent à son éveil face à la condition des ouvriers et à son éducation en l’influençant d’une manière positive. Jos ne baissera jamais les bras et malgré les embûches, il finira par trouver son bonheur et l’amour tout en restant engagé et en témoignant des grands mouvements migratoires de la fin du XIXe siècle.
Roman rempli d’espoir sur la condition des travailleurs et sur l’avenir, L’enfant cigarier se lit avec plaisir.
Marie Paule Villeneuve, L’enfant cigarier, Montréal, Typo, 2009 [1999], 425 p.
source « terranovamagazine«
